Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 17:02

Wild Bunch Distribution


     Avec L’ORPHELINAT, Juan Antonio Bayona apparaît comme le nouvel espoir du cinéma espagnol en signant le plus grand succès de tous les temps dans son pays. Salué unanimement par le public et la critique, le film a remporté 7 Goyas ( l’ équivalent des César en Espagne) dont celui du meilleur scénario ainsi que le Grand Prix  au festival de Gerardmer. L’orphelinat est la révélation de cette année, à ne pas manquer !

Laura souhaite créer un centre pour handicapés. Pour cela, elle fait, avec son mari médecin, l’acquisition de l’orphelinat, qu’  elle a, elle-même, fréquenté étant enfant. C’est avec Simon, leur fils adopté et porteur du VIH, qu’ils emménagent. Simon est un enfant qui refuse de grandir et si  il adore les contes merveilleux, il vit dans un monde totalement coupé de la réalité en compagnie d’amis irréels et invisibles. Lors d’une fête donnée dans la nouvelle demeure, Simon disparaît soudainement. Pour Laura débute une véritable quête au cours de laquelle elle mettra l’orphelinat sans dessus-dessous afin de retrouver son fils et découvrir ainsi le mystérieux secret de cet endroit mais aussi le sien...

L’orphelinat rend hommage aux rites et traditions sociales d’une certaine Espagne. Une Espagne où les vivants et les morts vivent ensemble. Le cinéma espagnol est emprunt par cette idée de mort, de fantômes…Dans les films de Alejandro Amenabar ( LES AUTRES, 2001) ou bien encore ceux de Pedro Almodovar, on pose le problème de la culture de la mort, comment l’apprivoiser et vivre avec. Ainsi, dans VOLVER (2006), deux jeunes femmes voient ressurgir leur mère morte depuis des années. Plus que jamais Almodovar parle avec elle : la mort. Une mort mêlée au monde des vivants.

Dans l’orphelinat, le réalisateur met en contact deux réalité celle des vivants ( Simon et sa famille) et celle des revenants ( les orphelins). Les lieux de l’orphelinat restent l’apanage de leurs anciens occupants, les orphelins qui continuent à les hanter. Les enfants, morts prématurément, pourront enfin « vivre » sereinement et ce, seulement lorsque Laura aura « expié » sa faute et accepter son passé. Mais pour cela, elle devra accepter de subir une régression, un retour à l’enfance, sur elle-même et non plus refouler son passé. A ce titre, le film va bien au-delà du simple film de fantômes et de la maison hantée. Les fantômes ne sont pas les méchants mais sont les reflets des souffrances que subissent les personnages.

L’orphelinat est un film original et bouleversant, à mi-chemin entre le conte fantastique (le producteur du film n’est autre que Guillermo del Toro, réalisateur du superbe LABYRINTHE DE PAN dont les influences ne manquent pas) et le merveilleux ( références à Peter Pan et le pays imaginaire des enfants orphelins).

Avec REC sorti également cette année, le cinéma espagnol ne fait que confirmer tout le bien qu’on en pense, celui d’un cinéma en très grande forme !



Partager cet article
Repost0

commentaires

R
Le film agit comme un miroir révélateur d'un refoulement enfouit afin de retrouver une mémoire perdue.
Répondre

Présentation

  • : PICTURES OF YOU
  • : Actualité du 7 eme Art. Comptes rendus de Conférences de presse, festivals, rencontres, avants-premère et débats.
  • Contact

Profil

  • Lorraine Lambinet
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour

Recherche

Liens