MAN OF STEEL : LE CRASH EN PLEIN VOL DE L'HOMME D'ACIER

La Warner certainement le plus grand et l’un des plus anciens studios hollywoodiens, fête cette année ses 90 ans. Pour la petit histoire, c'est le 4 avril 1923 que naissait à Burbank, banlieue de Los Angeles, ce mythique studio crée par les frères Warner qui donnera naissance du CHANTEUR DE JAZZ à HARRY POTTER en passant par CASABLANCA, AUTANT EN EMPORTE LE VENT ou encore THE DARK KNIGHT aux plus grands films de L’Histoire du cinéma, d’hier et d’aujourd’hui.

Pour fêter l'événement et son grand âge, la Warner a marqué le coup lors de sa convention annuelle qui a eu lieu début juin, au Gaumont Marignan à Paris.

Réservée aux exploitants, cette journée, sorte de parenthèse enchantée dans notre quotidien, a été l'occasion pour la Warner de nous inviter à déguster une part du gâteau mais aussi de présenter aux professionnels sa prestigieuse Line Up, comprenez les prochaines sorties. A travers des bandes annonces, des interviews, des teasers mais aussi des photos de films à venir, en préparation, en tournage ou encore au simple stade de projet nous a ainsi été dévoilé un aperçu des prochaines sorties prévues en 2013 et 2014.

LA LINE-UP WARNER:

PACIFIC RIM, LA GRANDE AVENTURE LEGO, SMS, LES REINES DU RING...

Parmi, les sorties à venir, les premières images du prochain film de Guillermo Del Toro m'ont particulièrement enthousiasmé malgré que le genre SF ne soit pas mon univers de prédilection.

Certes, PACIFIC RIM, un film de monstres et de robots géants possèdent à première vue, tous les ingrédients du gros blockbuster. Certains le compareront même à TRANSFORMERS mais n'oublions pas que c'est Guillermo Del Toro aux commandes.

Les 15 minutes exclusives de PACIFIC RIM qui sortira le 17 juillet prochain, montrent que ce n’est pas un blockbuster comme les autres et que le film est bien plus original qu'il n'y parait. Il mêlera avec talent ses 3 genres de prédilection que sont les monstres, l’horreur et le fantastique et marquera le grand retour au cinéma du Kaiju et pourquoi pas son renouveau…Le film est un hommage direct aux célèbres monstres qui ont fait le succès du cinéma japonais à travers les Kaijū eiga (Films de monstres qui ont vu naître Godzilla ou King Kong) mais ici pas de « Kaijus » célèbres, de monstres de légende, pas de franchises non plus, mais des créatures crées de toutes pièces.

Au casting, on retrouve l’acteur fétiche du réalisateur, Ron Perlman mais aussi l'actrice Rinko Kikuchi (Mako Mori) révélée dans le rôle de l'adolescente sourde et muette dans le film BABEL.

Autre réjouissance, le film qui mettra en scène le jeu de construction, le plus célèbre au monde. Vous y avez certainement joué, LA GRANDE AVENTURE LEGO débarquera sur grand écran le 19 février 2014. Après les récents succès sur grand écran, de TRANSFORMERS ou GI JOE, basé sur des jouets, il est fort à parier, que cette « sortie de boîte » des petits cubes suédois devrait être bien accueilli...Résolument fun, le film mêlera animation et prise de vues réelles, reconstituera la ville de New York entièrement en briques de couleurs et reprendra des personnages chers à la Warner comme Batman ou son Joker...on est curieux de voir ça!

La Warner soutient de plus en plus les comédies françaises. Après STARS 80 ou LES SEIGNEURS, elle distribuera le prochain film de Tonie Marshall, LES MISSIONNAIRES avec Patrick Bruel et Sophie Marceau qui racontera les péripéties de 2 addicts au sexe...

Le producteur Alain Attal est venu évoquer le film SMS, actuellement en cours de tournage. L’histoire est celle d'un homme dont la vie déraille suite au vol de son téléphone portable.

Réalisé par Gabriel Julien-Laferrière (NEUILLY SA MERE!), SMS réunira Guillaume De Tonquédec (LE PRENOM ) et Franck Dubosc.

Pour cette journée anniversaire, l'équipe du film LES REINES DU RING (En salles le 3 juillet) avait fait le déplacement. Une comédie française décalée sur l'univers du catch....que sont venus nous présenter avant la projection, les acteurs du film, André Dussollier, Nathalie Baye, Corinne Masiero, Audrey Fleurot mais aussi Thomas Langmann ( producteur du film )....

Après, LES TRIBULATIONS D’UNE CAISSIERE force est de constater que les caissières ont le vent en poupe et sont devenues les nouvelles stars du grand écran. L’histoire est celle de 4 collègues caissières qui décident de monter une troupe et devenir les reines du ring. Et comment dire si ce n'est que le film rempli très bien son cahier des charges, à savoir une comédie à la française clichée, potache et franchouillarde usant du poncif, vu et revu, la lutte d'une classe sociale en quête de rédemption...

Bref, après la revanche des caissières dont le souvenir s'évapore aussi vite que vos dernières courses au supermarché du coin, place à l'événement de cette journée. Un évènement que beaucoup nous ont envié avec la toute première projection en Europe, du film le plus attendu de l'année par les fans de la saga, la plus célèbre au monde et surtout après l'échec en 2006 du film de Bryan Singer, Superman Returns!

L'HOMME D’ACIER SOUS HAUTE SURVEILLANCE

Vous l'avez compris, nous avons ainsi pu voir de manière privilégiée et sous haute surveillance (comprenez en compagnie d’agents de sécurité postés dans la salle et équipés de jumelles infra-rouges) MAN OF STEEL, le nouvel épisode du héros à la cape rouge et au collant bleu!

Héros mythique, apparu pour la première fois en 1938 sous la forme d’une BD signée Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman s’est imposé comme l’emblème des super-héros américains. À travers son impact culturel dans le monde entier, il a initié l’âge d’or des comics.

Aujourd'hui au sein des plus grands studios, les films de super-héros sont devenus un enjeu majeur de l'industrie cinématographique.

Depuis le rachat fin 2009 de Marvel par Disney (qui a aussi racheté Pixar et récemment Lucasfilm) et le succès colossal de The Avengers, il fallait pour la Warner répondre à cette offensive.

Propriétaire de DC Comics depuis 1969, la Warner a longtemps pioché dans son immense catalogue en produisant à foison des suites ou des spin-off, plus ou moins réussies, pour certains, avouons-le, grotesques et sans grande cohérence (le plus emblématique reste certainement le BATMAN ET ROBIN de Joël Schumacher mais c'est sans compter CATWOMAN avec Halle Berry ou GREEN LANTERN de Martin Campbell).

Après mainte et mainte suite, les Studios en mal d’inspiration, se devaient de relancer les aventures de leurs super-héros. Oui, mais comment?

Tout simplement en repartant à zéro avec un reboot. Et les reboot sont désormais légion, non seulement au sein de la Warner mais des autres studios aussi et ces dernières années, tous les super héros ont eu droit à leur "origin story".

Chaque été, en juin et juillet, on les voit débarquer et les projets à venir sont encore nombreux (On annonce prochainement celui de Gremlins).

Initié par Christopher Nolan, réalisateur-maison de la Warner avec Batman Begins (juin 2005) le reboot est même devenu un rendez-vous annuel estival savamment orchestré par les différents studios. On ne les compte plus ces reboot qui ressuscitent les célèbres franchises et qui, chaque année, en juin et juillet, débarquent sur nos écrans.

Après l'incroyable Hulk (juillet 2008) ou Spiderman Amazing (juillet 2012) c'est au tour de Superman (après une tentative de résurrection par Bryan Singer en 2006) de revenir sur la toile.

Et bien tout ça pour finalement vous dire que ce Superman à la sauce Snyder, le 10eme de la saga, ne m'aura pas fait décoller et je reste dans l'ensemble plutôt mitigée par ce reboot qui promettait d'être à Clark Kent ce que BATMAN BEGINS est à Bruce Wayne.

Si tous deux partagent de nombreux points communs dont principalement, une identité secrète, un passé familial difficile et une foi totale en la Justice, j’ai été loin de prendre mon envol en assistant à ce que j’appellerai, le crash du héros aux collants bleus et à la cape rouge (Dans la version Snyder, exit le célèbre slip rouge)...

J'attendais beaucoup du tandem Made in Warner, de cette réalisation signée Zack Snyder, fan absolu de BD et spécialiste du genre ( de WATCHMEN de Alan Moore à 3OO de Frank Miller, ses films sont essentiellement des adaptations de BD) et produit par celui qui est à l’origine de la renaissance de Batman, Christopher Nolan.

Sans en révéler trop sur l’histoire, ce nouvel épisode de Superman est digne d'un reboot et revient sur les origines et l'essence de Clark Kent, sa naissance sur Krypton, une planète extra-terrestre à la technologie avancée, son arrivée sur Terre dans une ferme de Smalville oū il recevra les valeurs inculquées par ses parents adoptifs (Kevin Costner et Diane Lane) et finira par découvrir qu'il n'est pas comme les autres…

Et si Snyder parvient parfaitement à faire revivre la mythologie de l’homme d’acier et tient (presque) ses promesses (ceux qu’on attend d'un films à grand spectacle) c'est malheureusement sans charme, un peu ennuyeux et beaucoup trop sérieux…

Fidèle à sa réputation de cinéaste visuel, on y retrouve la patte Snyder, reconnaissable entre mille mais le film très vite s’essouffle, plombé par un excès d’effets spéciaux. A grand renfort de scènes d'action, ici aucune limite pour en mettre plein les yeux, on regrettera que le film préfère offrir du spectacle (les 3/4 du film ) et abuser de procédés techniques (pas toujours judicieux comme la 3D dispensable) au détriment de la psychologie du personnage, sa double identité ou sa relation avec Lois Lane, à peine évoqué malgré la présence du personnage féminin.

MAN OF STEEL vous invite à un impressionnant tourbillon visuel mais c’est sans saveur, sans amour ni humour.

J´ai trouvé le casting plus qu' approximatif. La Warner s'offre ici les services d'un jeune acteur quasi inconnu à moins que vous regardiez la série Les Tudors dans laquelle il incarne Charles Brandon...

Surnommé l'acteur le plus malchanceux d'Hollywood ( il a auditionné pour les rôles de Batman ou James Bond mais sans succès), Henry Cavill voit ici sa persévérance récompensée même si personnellement, je trouve que si il endosse aisément la cape, c'est sans vraiment faire d´étincelles.

Après avoir révélé de jeunes inconnus (que je trouve personnellement, plutôt fades) comme Tobey Maguire, Andrew Garfield ou Brandon Routh ( qui n'a au final jamais fait carrière ), ce jeune acteur, au physique certes agréable, ne m'aura pas davantage marqué que ses prédécesseurs dans le rôle de l'homme d'acier.

Dans ces productions, ce sont finalement, davantage les rôles de méchants qui retiennent mon attention. Et si Henry Cavill livre une belle performance dans son interprétation, je reste davantage subjuguée par les rôles secondaires, malheureusement ...trop secondaires. Comme l’Homme-sable ou le Bouffon vert dans SPIDERMAN c’est le Joker qui reste le plus dans les mémoires dans THE DARK KNIGHT grâce à l’interprétation oscarisée d’Heath Ledger. Le Joker est finalement presque plus célèbre que Batman lui-même.

Ici, c'est Michael Shannon qui reprend le rôle du terrifiant Général Zod, l'ennemi juré de Superman (incarné par Terence Stamp dans les films de Richard Donner). Et chaque plan où il apparait, il occupe l'espace. Son jeu est tellement parfait qu'il fait presque oublier Henry Cavill. Ce Zod, bien décidé à reconstruire Kryton sur les ruines de la Terre, est finalement beaucoup plus épais que son héros lui-même. Un acteur qui a la trempe des acteurs caméléons dont on ne se lasse pas. Des NOCES REBELLES, à TAKE SHELTER ou plus récemment dans le rôle du "tueur de glace" dans ICEMAN, Michael Shannon, à la fois gueule d'amour et gueule de Zod, est un acteur de composition devenu incontournable à Hollywood.

Si pour la presse américaine MAN OF STEEL est un chef d'œuvre et cartonne déjà au box-office ...c’est surtout un chef d’œuvre de marketing ( et de gros enjeux financiers) qui s'impose avec pas moins de 98 partenaires commerciaux comme l'un des films les plus sponsorisés de l'histoire du cinéma.

On apprend que le "S" gravé sur le costume de notre super-héros ne signifie pas que Superman mais qu'il est en fait un symbole signifiant sur Krypton, sa planète d’origine, Espoir.

Espoir perdu à la vision de cet énième épisode de l'homme d'acier qui, à défaut de s'envoler, finit par se crasher...

Lorraine Lambinet