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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 16:47
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Conversation avec Francis Ford Coppola. Deauville le 3 septembre 2011. Photo Lambinet Lorraine.
 
 
 
 
 
 
 
 
Inaugurer le Festival de Deauville avec l'hommage rendu, en sa présence, à l'un des maîtres du Septième Art c'est présager d'une 37 ème édition exceptionnelle! L’Edition 2011 était donc une bonne occasion de rencontrer l’un des grands noms du cinéma américain : Francis Ford Coppola.
La venue de Coppola à Deauville c’était pour moi l'un des rares pour ne pas dire le seul véritable évènement des " planches" cette année mais il avait le mérite d'exaucer l'un de mes plus grands rêves de cinéphile....
FF Coppola est un homme humble qui aime énormément le cinéma mais qui s'est refusé à donner une leçon de cinéma. C'est donc à une discussion ouverte avec le public et un jeu de questions-réponses, à laquelle s'est prêté le réalisateur. Contre toute attente, l'homme s'est montré disponible, intéressant et passionnant pendant  2H face aux quelques privilégiés (les 220 places que compte la salle Lexington du CID) qui ont ainsi eu la chance de poser leur question au détenteur de pas moins de 5 Oscars, 2 Palmes, une paire de chaussettes mauves et un pantalon froissé...
C'est ainsi de manière on ne peut plus simple que l'homme a évoqué tout d'abord sa grande admiration pour le charismatique Marlon Brando lorsqu'il était jeune étudiant.
Son premier scénario avait d'ailleurs été écrit pour lui. Bien plus tard, il parviendra à lui soumettre celui du Parrain, un rôle qu'il finira par accepter non sans quelques compromis. Coppola évoque une personnalité atypique qui se présente sur le tournage avec des boules quiès et parle peu. Puis, Il évoquera Apocalypse Now avec un Marlon Brando obèse et sous dépendance qui n'avait pas appris son texte.
Parmi les questions forts intéressantes (on regrettera certaines déconcertantes comme celles de ce fan qui se dit producteur en difficulté en France et souhaite à tout prix offrir un cadeau au réalisateur que celui-ci refusera poliment non sans humour  " à moins que cela soit une bouteille de Cognac ou de Calvados...").
Et si vous croyiez tout savoir sur l'homme, c'est un Coppola intime qui s'est confié ce jour-là à Deauville en Normandie et qui est revenu sur son amour du cinéma européen, comme le cinéma allemand des années 20 ou plus particulièrement polonais citant le film de Andrzej Wajda, Cendres et diamants (1958) comme étant son film préféré.
Sans langue de bois, l'homme a fustigé Hollywood lui reprochant de faire sans arrêt les mêmes films. Il a ainsi évoqué son admiration pour ceux qui ont sût garder leur liberté de création comme Paul Thomas Anderson, Steven Soderbergh ou encore Woody Allen.
Il avoue, cependant, avoir conscience d'appartenir à une génération bénie où tout était possible et qui nageait entre deux courants, l'Age d'Or du film hollywoodien avec King Vidor, Billy Wilder...et la Nouvelle Vague française, les films nordiques de Bergman, Dreyer ou le cinéma japonais.
Il a poursuivit en rendant un hommage à la France " qui peut s'enorgueillir d'être le pays de la cinéphilie et d'avoir le public le plus enthousiaste du monde".
La France décidément à l'honneur cette année à Deauville, on se souvient des propos émus de Sam Levinson ( fils de Barry)  lors de la présentation de son film Another Happy day: 
" merci de protéger et de vous battre pour le Cinéma tel que vous le faites depuis tant d'années. La France est un pays exceptionnel".
Il a poursuivit en soulignant que nous étions "à l'aube d'une période extraordinaire de l'évolution de l'art cinématographique".
Contrairement à sa fille Sofia, qui ne peut tourner un film autrement qu'en pellicule, Coppola se montre très intéressé par les nouvelles technologies et leurs perspectives nouvelles tels que le cinéma numérique ou la 3D. Certaines scènes de son dernier film TWIXT ont d’ailleurs été tourné 3D.
Si l'homme s'est montré disponible, c'est malheureusement les mains vides qu'il s’est rendu en Normandie gardant la primeur de son nouveau film au Festival de Toronto qui a présenté le film en première mondiale.

Pour en revenir à Deauville et son festival, on regrettera l'absence à la remise de leur trophée de Ryan Gosling et Jessica Chastain (tous deux remarqués cette année, l'un dans Drive, l'autre  dans Tree of Life) tous deux récompensé par Prix « Le Nouvel Hollywood ».


En 2011, Deauville se consacre à l'adolescence.
Parmi les thèmes dominants, les films abordaient l’adolescence sous toutes ses formes. Parmi les films en compétition, les  adolescents étaient en crise dans YELLING TO THE SKY ( avec Zoe Kravitz) où la violence apparait comme le seul moyen pour s'en sortir,  meurtriers et livrés à eux - mêmes au sein de leur communauté Inupiaq ( Alaska) dans le thriller ennuyeux ON THE ICE ou rebelles face à l'oppression de la société iranienne dans EN SECRET.

 J'ai pour ma part, découvert quelques petites surprises filmiques directement visibles sur les planches normandes comme  Corman's World de Alex Stapleton, ce documentaire sur l'un des réalisateurs et producteurs les plus barrés de l'histoire du cinéma. Roger Corman est un rebelle qui se fout de la critique et que rien n'empêchera jamais de tourner, toujours plus, pour toujours moins cher. Un documentaire qui se savoure jalonné d'interventions de monstres sacrés
( parmi eux, Francis Ford Coppola qui débutera grâce à lui en tant qu'assistant-réalisateur. TWIXT lui a été inspiré par Roger Corman. On y retrouve aussi Jack Nicholson,Joe Dante, Scorsese et bien d'autres encore ).Notez que le Festival Lumiere 2011 à Lyon présentera ce documentaire ( dont on ne connait toujours pas la date de sortie) en la présence de Roger Corman lors de sa prochaine Edition en octobre prochain ( www.festival-lumiere.org).

Autre souvenir, la vision du film-choc DRIVE présenté hors compétition, un polar esthétique pour lequel son réalisateur s'est vu remettre le Prix de la Mise en scène à Cannes. Alors effet Cannois ou véritable chef d'oeuvre?
Si je garde une certaine réserve sur la seconde moitié du film ( le film finissant par basculer dans la violence extrême, les moins courageux ont quitté la salle, les autres se sont cachés les yeux... ), j'ai malgré tout été subjugué par l'histoire de ce chauffeur professionnel et par la qualité de sa mise en scène. Des plans diurnes de Los Angeles sublimement mis en musique et qui m'ont rappelé ceux de Michael Mann et la performance d'acteur de Ryan Gosling proche d'un De Niro dans Taxi Driver ( et malgré son mutisme, l'acteur ne prononçant pas plus de 27 mots dans tout le film)...sans oublier des scènes de poursuite mémorables! Mais je ne vous en dis pas plus, simplement ne ratez pas ce film porté par une BO impeccable aux accents 80's et qui sortira en salles le 5 octobre. Accrochez vos ceintures, on vous aura prévenu, car on en sort pas indemnes!

Deauville, comme bon nombre de festivals, ne va pas sans son petit lot de surprises et cette année c'était la venue inattendue de Bill Murray ( venue soutenir Liza Johnson, réalisatrice du film Return en compétition) ou la présence de Brian De Palma venu juste pour voir des films. Certains ont cru à un sosie, il s'agissait pourtant bien du célèbre réalisateur restant incognito loin du tapis rouge et des VIP...
En Normandie, pas de chichis et c'est ça Deauville!
 
 
 
 
 
Lambinet Lorraine
 
 
 
 
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Nicolas Refn Winding, réalisateur de DRIVE, venu recevoir le Trophée de Ryan Gosling qui était absent. Photo Lambinet Lorraine.

 

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Deauville rendait hommage cette année à Shirley MacLaine. Photo Lambinet Lorraine.

 

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Deauville et ses célèbres planches qui rendent hommage à tous ceux qui sont passés en normandie...

 

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L'immense salle du CID avec ses 1500 places.

 

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Michael Shannon qui incarne le rôle principal dans TAKE SHELTER lors de la Conférence de presse du film. Le film a remporté le Grand Prix.Photo Lambinet Lorraine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour

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